Varanasi : Voyage au cœur spirituel de l'Inde, entre vie, mort et éternité
Il y a des lieux qui ne se racontent pas, ils se vivent.
Des lieux qui vous percutent, vous happent, vous consument et vous nourrissent à la fois.
Varanasi est de ceux-là.
C’est ici, dans cette cité millénaire posée sur les rives sacrées du Gange, que notre périple de trois ans autour du monde a pris une dimension nouvelle. À peine descendus du taxi, nous sommes plongés dans un autre monde : les voitures s’arrêtent, seuls les scooters et les pas pressés osent défier les ruelles étroites qui mènent aux Ghats.
Les Ghats…
Ces marches éternelles qui s’enfoncent dans le fleuve comme autant de ponts entre les hommes et le divin. Ici, on vient se baigner, prier, déposer une offrande, dire adieu. Tout se mêle : la vie, la mort, la foi, le chaos.
À l'hôtel, l’attente à la réception n’est pas une perte de temps. Elle devient le premier contact avec l’âme de la ville. Une vibration, palpable, presque électrique. Après deux mois de voyage au Népal , jamais nous n’avions ressenti une telle intensité. Varanasi déborde de spiritualité, d’humanité, de contrastes.
La ville la plus sacrée de l’Inde
Varanasi, ou Bénarès, n’est pas une ville comme les autres.
C’est l’une des plus anciennes cités continuellement habitées au monde, et surtout, le cœur battant de l’hindouisme. Dédiée au dieu Shiva, elle accueille des millions de pèlerins venus se purifier dans le Gange, dire adieu à un proche, ou attendre ici leur dernier souffle, dans l’espoir de briser le cycle des réincarnations.
La ville éternelle
Dans ce dédale de ruelles, on marche souvent pieds nus. Non par obligation, mais par respect. Pour mieux ressentir l’énergie de la terre, des pierres brûlantes, et de l’Histoire. L’agitation est permanente. Le tumulte peut oppresser. Mais il est aussi source de vie, de surprises, de poésie.
Les ruelles étouffante de la vieille ville , lieux de rencontre et de vie
« Le monde est une famille entière. » »
Les rituels du quotidien et de l’éternité
À peine installés, nous partons vers les Ghats. Une ruelle, quelques marches… et le Gange nous apparaît.
Sur place, les mendiants tendent leurs bols, les enfants jouent sur les rives du fleuve sacrée sous l’oeuil de leur mère
Le contraste entre les rituels et la dureté de la vie est saisissant. Certains corps sont déformés, d'autres faméliques, mais dans leurs regards brille une foi inébranlable.
Sur les Ghats, la vie et la mort s’exposent sans pudeur. Des bûchers crépitent à quelques mètres de cérémonies de prières. Des hommes chantent, des femmes lavent des vêtements, des vaches sacrées se promènent, paisibles, au milieu de la foule.
Ici, j’ai vu les plus beaux saris, goûté les meilleurs Thalis, bu un lassi comme nulle part ailleurs.
Mais j’ai aussi croisé les regards les plus durs, respiré les pires odeurs, été témoin d’une misère brute.
Varanasi ne se donne pas facilement. Elle exige, elle bouscule. Mais elle offre aussi un voyage intérieur puissant.
« La véritable mesure d’un homme est la façon dont il se comporte lorsqu’il n’est pas en présence de témoins. »
Sous 45 degrés, le feu de la rencontre
Les températures flirtent avec les 45 degrés. La moiteur est permanente. On suffoque parfois.
Et pourtant… si c’était à refaire, nous ne changerions rien.
Car c’est à cette saison, loin des foules, que nous avons vécu des instants suspendus.
Ces femmes qui m’ont enlacée, touchées par mon sari. Ces regards complices échangés avec ceux qui n’attendent rien mais offrent tant. Ces Indiens et Indiennes qui nous ont adoptés le temps d’un sourire, d’un geste, d’une histoire.
Le voyage, ce ne sont pas que des paysages.
Ce sont des visages. Des liens. Des émotions.
Comme le disent les Népalais : tout est une question d’équilibre.
Et c’est ce que nous vivons chaque jour, dans cette grande aventure autour du monde.
Varanasi nous a appris que même dans la chaleur, la poussière, le chaos… l’humanité est là.
Pulsante, vibrante, indélébile.
EXPLORE AND SHOOT
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